Edito

Par Jean-Jacques LAUBEUF, Président de la CFEC

L’année 2021 s’est déroulée, comme 2020, sous le signe de la pandémie COVID-19, mais avec une augmentation de la sinistralité Construction significative, avec comme corollaire une suractivité de nos experts dans un contexte compliqué par les conditions sanitaires dictées par le gouvernement.

Cette année a également permis de mettre au point l’examen CRAC de 2022, dans une nouvelle formule, avec un nouveau tiers de confiance, le CNPP.

Cet examen qui s’est déroulé sur janvier 2022 (écrit) et février 2022 (oraux), dans des conditions dictées par les règles sanitaires en vigueur, a donné des résultats très satisfaisants avec un renouvellement significatif de la liste des experts généralistes CRAC, qui devrait permettre de pallier non seulement l’augmentation de la charge de travail des experts en activité, mais surtout permettre de compenser le départ des experts de la génération des baby-boomers, devenu depuis des papy-boomers méritants.

Le renouvellement des effectifs des experts et économistes de la construction, CRAC et hors CRAC, devra s’accompagner d’efforts de formation, techniques et juridiques, pour adapter nos process aux évolutions dictées par la lutte contre le réchauffement climatique et l’augmentation sensible et durable des coûts des matériaux et de l’énergie.

Ces phénomènes exogènes ont en effet des incidences sur la réglementation applicable aux travaux de construction et de rénovation des bâtiments, ainsi que sur les modes constructifs. Ces évolutions règlementaires et techniques ne sont pas nécessairement bien appréhendées par le législateur et les constructeurs et peuvent conduire à des pathologies nouvelles, ainsi qu’à des évolutions de la lecture de la loi.

La CFEC souhaite s’engager dans un programme de formation adapté allant au-delà de l’examen de qualification CRAC, pour accompagner les experts dans cette évolution technologique et législative. Elle aura besoin de la participation de ses adhérents pour faire vivre ces programmes.

Nos métiers sont par ailleurs soumis désormais à la loi des « DATA », les données transmises ayant désormais une importance capitale pour nos donneurs d’ordres. Cela ne doit cependant pas nous faire oublier que c’est bien la qualité de nos expertises et analyses financières qui constitue le socle fondamental de nos opérations d’expertise et in fine, améliore la satisfaction du bénéficiaire final : l’assuré.

Ce point de vue sera défendu par la CFEC, et plus tard par ses représentants dans l’instance qui devrait regrouper dans un avenir proche la FSE, la CEA, le SNEIC et la CFEC. Ce projet validé en 2020, qui devait voir le jour en 2021, a été retardé par la pandémie COVID-19 et vient d’être remis sur les rails.

Cette nouvelle instance devrait permettre à nos professions de parler d’une seule voix, tant sur le plan métier, avec des experts et économistes en activité, que sur le plan économique et social avec les dirigeants des sociétés d’expertise adhérentes.

Cette nouvelle instance aura donc besoin de la participation active des actuels adhérents de la CFEC pour représenter en force nos métiers de l’Expertise et de l’Economie de la Construction dans les commissions paritaires avec les organes de France Assureurs.

L’année 2022, espérons-le, devrait enfin nous permettre de sortir de la pandémie COVID-19.

Elle sera aussi, n’en doutons pas, celle de nouveaux enjeux pour nos professions, avec une nécessaire implication dans la qualité de nos opérations expertales, sur les plans techniques et relationnels, pour donner satisfaction au bénéficiaire final dans un monde en évolution soumis à des défis environnementaux et économiques souvent synonymes d’une dégradation des relations humaines et contractuelles.

Ne l’oublions pas, l’expertise est avant tout une expérience humaine, dans la quelle la technicité est un support nécessaire mais non suffisant.

Il ne suffit pas de déposer un diagnostic et de valider une solution de réparation : il nous appartient aussi et surtout de faire oeuvre de pédagogie et d’humanité sur le terrain pour que nos conclusions, quelles qu’elles soient, reçoivent un accueil compréhensif sinon favorable de toutes les parties.

L’exercice n’est pas toujours aisé, et la CFEC réfléchit à l’organisation de formations dédiées pour permettre aux experts et économistes d’adopter les bonnes attitudes en toutes circonstances.

Les années à venir seront, n’en doutons pas, riches en évolution pour nos métiers, qui font de nous en cas de sinistre les représentants de nos mandants auprès de leurs assurés.

Nos instances, actuelles et à venir, auront besoin de la disponibilité de nos adhérents pour aller de l’avant, pour le bénéfice de tous.